Un contrat pour que la Davie «garde la tête hors de l’eau»

Le contrat de 610 M$ accordé par le fédéral à la Davie, qui permet l’acquisition et la conversion de trois brise-glaces pour la Garde côtière canadienne, a été accueilli timidement vendredi par les travailleurs et les fournisseurs du chantier naval.
Un texte original de Sophie Côté, Journal de Québec.
« Pour tout emploi créé, c’est sûr qu’on va être contents. Cependant, je ne cacherai pas qu’on a une déception », a exprimé la présidente au Conseil central Québec-Chaudière-Appalaches pour la CSN, Ann Gingras, déçue que la réfection d’un quatrième navire, plus gros, et qui aurait permis à 800 travailleurs d’avoir du boulot ne se soit pas concrétisée.
Le contrat, annoncé vendredi sur le chantier en présence notamment du ministre fédéral responsable de la région de Québec, Jean-Yves Duclos, permettra à 200 personnes, « en moyenne », de travailler au cours des deux prochaines années.

« Ça va permettre à la compagnie de garder la tête hors de l’eau et de ne pas fermer, et à 200 personnes de travailler pour les deux prochaines années. Mais en même temps, quand le gouvernement Trudeau est arrivé au pouvoir il y a trois ans, il y avait 1000 personnes qui travaillaient au chantier à Lévis. Aujourd’hui, on parle de 200 », a déploré Mme Gingras, qui « s’accroche » à la refonte de la Stratégie nationale de construction navale pour le futur.
À l’automne, tout au plus 100 personnes seront actives sur le chantier après la livraison du deuxième traversier destiné à la STQ, avant que des travailleurs soient rappelés en novembre.

« On n’est pas déçus »
« Ce contrat-là, c’est le pont vers le futur », a affirmé un haut dirigeant de la Davie, Spencer Fraser, qui a qualifié la journée d’« historique », après de « longues » et « dures » négociations depuis janvier. « On n’est pas déçus, a-t-il répondu à un journaliste. C’est clair qu’on veut en avoir plus, mais aujourd’hui, c’est une journée de célébration », a-t-il dit, soulignant « la bonne volonté » du fédéral. Fait important à noter, « la vaste majorité » des 610 M$ servira à l’acquisition des trois brise-glaces, déjà partis de la Scandinavie en direction de Lévis. Le ministre Duclos a insisté sur le fait que ce contrat permettra de répondre aux besoins « pressants » et « considérables » de la Garde côtière canadienne.

Des « opportunités » à venir
M. Duclos et Steven MacKinnon, secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics, de l’Approvisionnement et de l’Accessibilité, ont répété vendredi que plusieurs « opportunités » pour le chantier se présenteront au cours des prochains mois et années, sans se mouiller quant à la place que devrait avoir la Davie dans la refonte de la Stratégie nationale de construction navale, attendue à l’automne.
Des fournisseurs de Chantier Davie Canada participaient à cet événement 
«Il y en a qui sont ici aujourd’hui et qui se disent : “il n’y a rien pour nous ici”, a indiqué leur porte-parole Pierre Drapeau. Comme Spencer Fraser l’a dit, c’est un pont vers le futur, mais sur le présent, on ne fera pas une grosse fête ce soir.»


LE CONTRAT DE 610 M$ PRÉVOIT :

  • L’acquisition de trois brise-glaces commerciaux moyens scandinaves
  • Des travaux de mise à niveau cet automne sur un premier navire
  • Ce dernier sera effectif sur le fleuve et dans les Grands Lacs dès l’hiver prochain

DES SOMMES SUPPLÉMENTAIRES SERONT ANNONCÉES POUR :

  • La conversion des deux autres brise-glaces d’ici l’hiver 2020
  • La conversion finale du premier brise-glace pour l’été 2020

ACTUELLEMENT, AU CHANTIER DAVIE :

  • Environ 400 travailleurs, dont 250 syndiqués

Le dernier navire livré à la Garde côtière canadienne l’a été il y a 25 ans
 

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